Le groupe cervical et la communication

Présentation générale

Nous appelons “groupe cervical” l’ensemble des structures que l’on retrouve dans la région du cou : les cervicales (vertèbres situées au niveau du cou), la thyroïde (une glande à la base du cou) et enfin la cavité buccale (plus communément appelée la bouche). En naturopathie, ce groupe est directement relié à la communication, c’est-à-dire à l’établissement d’une relation (parler et écouter).

Le développement d’un trouble au niveau du groupe cervical peut être l’indication que l’individu souffre dans sa communication avec les autres. Trois cas de figure se présentent. Tout d’abord, une maladie de la bouche (dents, langue, palais, gencive, lèvres…) correspond à une difficulté à exprimer ses craintes, ses appréhensions, ses soucis quotidiens… Les émotions et les pensées sont intériorisées et jamais communiquées aux proches. Les problèmes au niveau de la thyroïde correspondent à un problème de communication de son avis par peur d’être jugé par son auditoire. Le regard des autres est ici le principal frein. Enfin, les douleurs cervicales correspondent plutôt à une communication mal gérée. L’individu a besoin d’avoir le contrôle sur la conversation. Il a beaucoup de mal à accepter que les autres aient une opinion différente de la sienne et ne laisse pas la place à d’autres avis. 

Approfondissement des structures du groupe cervical

Cavité buccale

  1. Complexité des attaches musculaires

La cavité buccale (aussi dit la bouche) est composée de plusieurs structures : les dents, la langue, le palais dur et le palais mou. Comme nous l’avons vu dans le chapitre 5 abordant le système digestif, la bouche permet l’ingestion des aliments. Ces derniers y sont partiellement dégradés avant d’être avalés. D’autres rôles essentiels au bon fonctionnement de l’organisme lui incombent. 

L’ouverture buccale fonctionne grâce à des muscles. Le principal est l’orbiculaire, situé tout autour des lèvres. Bien d’autres permettent de réaliser tous les mouvements dont le bas du visage est capable, notamment les abaisseurs, les élévateurs, le muscle digastrique (contrôle l’ouverture de la mâchoire) et les muscles de la langue. Leur fonctionnement est complexe et leur compréhension n’est pas indispensable pour nous ici. Ce qu’il est important de retenir, c’est que l’activité de la cavité buccale est rendue possible grâce à de nombreuses attaches musculaires. Or, les muscles peuvent être sujets aux tensions notamment en cas d’émotions négatives répétées comme la colère, la peur, la dépression, l’angoisse… Comme tous les autres muscles du corps, la région cervicale peut donc souffrir de tensions et de douleurs, notamment lors d’une mauvaise gestion de la communication.

  1. L’hygiène bucco-dentaire 

Une bouche saine et propre permet de garder l’ensemble de l’organisme en bonne santé. En effet, la santé dentaire ne permet pas seulement d’afficher un sourire éclatant et une haleine fraîche, mais est aussi étroitement liée à une bonne santé générale. Par exemple, une bonne mastication des aliments suivie d’une bonne ingestion favorise tout le travail du système digestif. Il a aussi été prouvé que les maladies bucco-dentaires contribuent au développement d’affections générales comme l’obésité, le diabète, des troubles cardio-vasculaires ou encore des infections respiratoires. Comment expliquer cela ? Certains micro-organismes présents dans la bouche suite à une mauvaise hygiène bucco-dentaire migrent vers l’estomac puis vers le sang et peuvent donc atteindre la plupart des organes du corps.

  1. Lien avec l’intériorisation des problèmes

Un individu souffrant de douleurs au niveau de la cavité buccale sont souvent dans l’incapacité de parler de leurs problèmes à leurs proches. Les autres sujets de conversation, plus anodins ou positifs, ne représentent pas un problème. L’individu parvient à communiquer librement dessus. Toutefois, les sujets intimes ou négatifs ont du mal à être abordés. L’individu les garde pour lui, ne parvient pas à les exprimer et finit par étouffer de cette intériorisation. Si un patient se présente avec des douleurs au niveau de la cavité buccale, la meilleure chose à faire est tout d’abord de le rediriger vers un spécialiste, comme un dentiste. Vous pouvez aussi l’éduquer sur l’hygiène dentaire. Afin que son problème soit réglé dans le long terme, il est aussi important de prendre en main son problème de communication. Le patient doit prendre conscience qu’il est essentiel de s’ouvrir aux autres, de mettre des mots sur ses craintes, de les partager et d’en discuter. Lors de l’anamnèse, abordez aussi ces différents sujets qui pourront vous apporter des pistes de réflexion : métaux dentaires, tabagisme, régime alimentaire…

Cervicales

  1. Notions générales d’anatomie

Dans le chapitre 3 concernant le groupe musculo-squelettique, nous avons vu que la colonne vertébrale est segmentée en trois parties : le rachis cervical, le rachis thoracique et le rachis lombaire. Le rachis cervical, situé à la base du crâne, regroupe sept vertèbres différentes, nommées de C1 à C7. Ensemble, ces vertèbres forment la structure du cou. Unies par des disques intervertébraux et des ligaments, ces vertèbres forment un ensemble très mobile. Si cette mobilité présente de grands avantages, elle peut aussi se révéler être une faiblesse. En effet, les parties les plus mobiles du corps humain sont aussi les plus vulnérables et donc sujettes aux traumatismes physiques. 

  1. Les fonctions du rachis cervical

Le rachis cervical répond à différentes fonctions. Selon JM Vital dans “Anatomie fonctionnelle du rachis cervical : actualités”, il en existe cinq. Tout d’abord, le rachis cervical répond à la fonction de “mât”. C’est-à-dire qu’il permet une courbure et ainsi contrôle l’orientation de la tête. Deuxièmement, le rachis cervical répond à une fonction de ressort, aussi dit d’amortisseur. En d’autres termes, le rachis cervical stabilise la tête et absorbe les contraintes exercées par le poids de cette dernière. Troisièmement, ce rachis remplit une fonction de flexible : il permet des mouvements d’inclinaison-rotation et ce dans de grandes amplitudes. Quatrièmement, le rachis cervical répond à une fonction de protection radiculo-médullaire. Plus simplement, il protège la moelle épinière ainsi que certains nerfs que l’on retrouve en son sein. Enfin, le rachis cervical est un nocicepteur, c’est-à-dire que c’est un récepteur sensoriel de la douleur qui fait naître un message nerveux pour entraîner un réflexe de protection. 

  1. Lien avec la divergence d’opinion

Le rachis cervical peut faire l’objet de nombreux troubles. Parmi les plus courants, on retrouve la contracture, l’arthrite, la lésion musculaire ou ligamentaire ou encore la fibromyalgie. Entre 30 et 50% des adultes seraient touchés par des douleurs cervicales en France. Bien souvent, ces troubles n’ont pas de cause évidente. En naturopathie, le lien est fait avec la divergence d’opinion. Comme précisé dans l’introduction de ce chapitre, la cervicalgie correspond à une envie d’avoir le contrôle sur la conversation et d’imposer son avis aux autres. Une opinion différente de la sienne engendre une grande frustration et favorise des douleurs spontanées. En d’autres termes, les individus atteints de cervicalgie acceptent difficilement la contrariété. Les échanges se font à sens unique car le patient manque de flexibilité envers ses interlocuteurs. Pour soulager ses douleurs cervicales, le patient peut améliorer sa posture notamment au travail. Le travail de bureau et la posture qu’il impose devant l’ordinateur est effectivement un véritable fléau qui entraîne des douleurs d’ordre mécanique. Dans ce cas là, un ostéopathe ou un kinésithérapeute peuvent l’accompagner dans sa rémission. Si les douleurs ne sont pas d’origine mécanique mais émotionnelle, alors il convient d’étudier la place que le patient occupe au sein des échanges. Ce dernier doit apprendre à écouter et se forcer à ne plus intervenir systématiquement au sein d’une conversation. Pour cela, la pratique de la méditation de pleine conscience est conseillée, tout comme celle d’une activité sportive. Un seul mot d’ordre : lâcher prise. Un rééquilibrage alimentaire est aussi à prendre en compte. Ce dernier est unique à chaque patient, toutefois certains aliments favorisent la guérison des douleurs cervicales sur le long terme. Les laitages et le gluten sont par exemple à diminuer voire à bannir car ce sont des sources importantes d’inflammation. Au contraire, le patient aura besoin de consommer des produits aux propriétés anti-inflammatoires, comme les épices, les fruits et les légumes (frais ou secs) pour leur vitamine D et leurs omégas 3. 

Thyroïde 

  1. Les hormones thyroïdiennes 

La thyroïde est une petite glande délicate et sensible située à la base du cou. Chez l’adulte, elle peut mesurer jusqu’à 5 cm et peser environ 30 g. Considérée comme un organe, la thyroïde fait partie du système endocrinien, c’est-à-dire qu’elle produit des hormones. Parmi elles :

  • La thyroxine et la triiodothyronine : ces hormones circulent dans le sang et régulent la vitesse du métabolisme (développement physique, mental et sexuel), la consommation de glucose, la synthèse protéique et le développement du système nerveux. 
  • La calcitonine et la parathormone : cette hormone régule le phosphore et le calcium naturellement présents dans l’organisme.

La thyroïde répond à une multitude d’autres fonctions. Ce qu’il est important de retenir, c’est que toutes convergent vers le développement de l’organisme (croissance du squelette, de ses organes, du système nerveux, capacités intellectuelles…). 

  1. Les troubles thyroïdiens 

La thyroïde fonctionne sous l’influence de l’iode : en trop grande ou en trop faible quantité, ce composant peut donc causer des troubles sévères au niveau de l’organisme. Un apport insuffisant d’iode peut causer une hypothyroïdie : les hormones ne sont plus suffisamment produites et entraînent un ralentissement du métabolisme (sensation de froid, ralentissement du rythme cardiaque, fatigue, prise de poids…). Au contraire, un apport excessif d’iode peut causer une hyperthyroïdie. Ce trouble se traduit par une thermophobie, un pouls irrégulier, des nausées, une perte de poids… Ces pathologies de la thyroïde touchent environ 200 000 millions de personnes dans le monde. Elles touchent principalement les femmes et les personnes de plus de 55 ans. D’autres facteurs de risque existent comme le tabagisme, les antécédents familiaux et la prise de certains médicaments. 

  1. Lien avec la peur du jugement

En naturopathie holistique, les troubles de la thyroïde sont reliés à la peur d’être jugé par ses interlocuteurs au cours d’une discussion. Le regard et l’opinion des autres représente un frein : il devient difficile pour l’individu de partager son avis. Dans la plupart des cas, l’individu ne prend pas le risque de s’exprimer. Plus rarement, les troubles de la thyroïde peuvent correspondre au sentiment de ne pas se sentir écouté ou pris au sérieux. L’individu parvient à communiquer mais si son opinion n’est pas reçue positivement, alors il ressent de la frustration voire de la colère. De la même façon que pour les troubles du rachis cervical, le patient a besoin de s’ouvrir aux autres, en étant plus confiant ou plus tolérant vis-à-vis de ses interlocuteurs. Si entretenir une conversation génère du stress chez votre patient, conseillez-lui des activités relaxantes comme le yoga, la méditation, le pilate, etc. Si la pratique d’une activité est toujours favorable, elle l’est d’autant plus dans le cadre d’un trouble de la thyroïde. En effet, le sport stimule et régule la glande thyroïde. Le rééquilibrage alimentaire permet aussi d’excellents résultats. Ce dernier dépend de la pathologie. En cas d’hyperthyroïdie, il convient de limiter les apports d’iode du patient, soit le poisson, les fruits de mer, l’ail et l’oignon. Les aliments à base de soja sont aussi à limiter (yaourt, lait…). Au contraire, conseillez au patient de privilégier des aliments qui ralentissent le fonctionnement de la thyroïde, comme la patate douce ou encore les arachides (huile, farine, cacahuètes…). En cas d’hypothyroïdie, il convient au contraire d’augmenter son apport en iode et donc en produits de la mer et en soja et de limiter les ralentisseurs naturels comme la patate douce. Quoi qu’il en soit, un problème de la thyroïde doit toujours faire l’objet d’un suivi médical.

Laisser un commentaire

Formation
Découvrez la formation complète pour devenir un naturopathe certifié.
NATUROPATHE