Le naturopathe cherche à restaurer, à renforcer et à entretenir l’équilibre naturel de l’organisme. Ses patients viennent le voir lorsqu’ils souffrent d’un ou plusieurs troubles et qu’ils aimeraient privilégier une solution naturelle et sur le long terme. Le naturopathe propose ses services pour de nombreuses pathologies, pouvant toucher toutes les régions du corps humain : maladies digestives, maladies génito-urinaires, maladies cutanées, maladies musculaires, maladies cardio-vasculaires, maladies du système nerveux, maladies respiratoires… Le champ d’action est extrêmement large. Pourtant, le temps et l’expérience vous montreront que certaines pathologies sont bien plus courantes que d’autres. Dans ce chapitre, nous allons faire un tour d’horizons de ces pathologies assez habituelles : diagnostic naturopathique, établissement des causes et mise en place d’un programme de prévention et de rétablissement. Tout au long de ce chapitre, gardez bien à l’esprit que chaque patient est unique et que nous vous proposons seulement une trame à adapter à chacun.
Le stress, catalyseur de maladies
Le stress est le mal du siècle : il n’épargne personne. Toutes les générations, toutes les catégories sociales, tous les pays du monde sont touchés par le stress. En naturopathie, le stress est central : il nourrit les pathologies déjà existantes et en fait naître de nouvelles. Aujourd’hui, le stress a une connotation extrêmement négative. Pourtant, s’il existe, c’est qu’à l’origine il remplit une fonction utile au sein de l’organisme. Un aspect oublié que nous allons aborder ici.
Définition du stress
Selon le dictionnaire, le stress est un “état réactionnel de l’organisme soumis à une agression brusque”. En effet, le stress est une réponse d’adaptation naturelle face à certains événements. Le premier à avoir reconnu cette théorie est Hans Selye, aussi appelé le père du concept du stress. En 1925, cet endocrinologue québécois s’intéresse au stress et évoque pour la première fois le syndrome général d’adaptation. Selon lui, le stress est une réponse du corps face à un stimulus particulier : un changement dans les habitudes. Initialement, il n’est pas néfaste. Il permet au corps de stabiliser ses paramètres afin de maintenir un état d’équilibre, appelé homéostasie. En d’autres termes, le stress n’est pas une émotion (négative ou positive) mais un mécanisme. En 1956, Hans Selye publie Le stress de la vie, un livre dans lequel il expose son modèle sur le stress. Il distingue trois phases du syndrome réactionnel :
- Phase d’alarme : face à une agression environnementale, le sujet mobilise (inconsciemment) ses moyens de défense pour répondre à l’attaque. Le cerveau perçoit le danger et déclenche le mécanisme d’adaptation pour stimuler tout l’organisme dans une période très courte mais intense. On parle schématiquement d’une montée d’adrénaline.
- Phase de résistance : une fois le danger évité, l’organisme devrait s’adapter à l’agent stressant. Si ce n’est pas le cas et que l’état d’alerte persiste, alors certains troubles bénins se développent comme de la fatigue, des tensions musculaires ou encore des maux de tête. Le stress, jusqu’alors positif, bascule et devient négatif.
- Phase d’épuisement : si l’agent stressant est puissant et perdure, on entre dans la troisième phase. Le corps ne dispose plus des ressources nécessaires pour lutter et l’affaiblissement s’installe durablement. Les troubles bénins deviennent des pathologies pouvant conduire jusqu’à des maladies chroniques.
On comprend à travers le modèle de Hans Selye que le stress ne se définit pas comme une maladie mais comme un catalyseur de maladies. Si les périodes de stress sont trop régulières ou trop intenses, elles doivent absolument être prises en charge pour ne pas laisser la place à des troubles physiques ou psychologiques.
Biologie du stress
Lorsqu’un événement extérieur déclenche un état réactionnel de stress, une cascade de réactions biologiques prennent place au sein de l’organisme. L’agent stressant (le danger) est tout d’abord repéré par l’hypothalamus. Cette région du cerveau envoie un message d’alerte à la glande pituitaire qui elle-même prend contact avec les glandes surrénales via la circulation sanguine. Le message chimique est clair et toujours le même : il faut sécréter du cortisol. Cette hormone du stress se lie aux récepteurs pour orchestrer le comportement de toutes les cellules du corps. C’est seulement à ce moment-là qu’un individu a le réflexe de prendre ses jambes à son cou en cas de danger ! Tout un processus qui se déroule en une seconde à peine. Pour résumer, le cerveau ordonne la production de cortisol pour permettre aux muscles et aux organes de fonctionner de façon optimale.
Une fois l’agent stressant écarté, les récepteurs auxquels sont attachées les hormones du stress demandent aux glandes surrénales d’arrêter la production de cortisol. Si cette phase échoue, alors l’individu entre dans la phase de résistance. L’orthosympathique, une branche du système nerveux, continue de stimuler les fonctions du corps. Tout va plus vite et plus fort : tension artérielle, respiration, rythme cardiaque… L’organisme tourne à plein régime. Ce dérèglement de l’hypothalamus a plusieurs répercussions. Parmi elles, il limite la production du DNS : dopamine, noradrénaline et sérotonine, les hormones responsables du plaisir. Sur le long terme, ce dérèglement peut donc mener à une déprime voire à une dépression. Vient alors la phase d’épuisement : le corps ne parvient plus à lutter contre l’hyperactivité cellulaire et abandonne en laissant la porte grande ouverte aux toxines. À leur tour, ces toxines empêchent de bon fonctionnement de l’organisme et installent un cercle vicieux dont il devient difficile de se défaire.
Les conséquences du stress
Lorsque le stress persiste et devient chronique, alors les pathologies s’implantent. L’organisme est épuisé. Il a puisé toute son énergie dans les réserves de sucres et de lipides qui sont maintenant à sec. Pour continuer à fonctionner, il s’attaque donc à ses propres structures. Les effets nocifs sont divers et variés et affectent tous les systèmes de l’organisme. Voici quelques conséquences du stress à long terme :
- Maladies cardio-vasculaires : palpitations, tachycardie, hypertension artérielle, infarctus…
- Maladies respiratoires : respiration courte, saccadée…
- Maladies du système digestif : ulcère, gastrite, brûlures d’estomac, constipation…
- Maladies cutanées : démangeaisons, eczéma, psoriasis…
- Maladies du système nerveux : dépression, fatigue chronique…
- Troubles du système génito-urinaire : dérèglement du cycle menstruel, chute de la libido, infertilité…
- Troubles du système immunitaire : herpès, allergies…
- Accélération du processus de vieillissement
Programme de soins contre le stress
Tout en gardant à l’esprit que chaque patient est unique, il est tout de même possible de dégager certains remèdes contre le stress. Avant toute chose, réalisez un bilan holistique avec votre patient afin d’identifier les différentes causes de cet état de stress chronique. Une fois les causes définies, il convient d’enseigner au patient comment prévenir le stress, comment le gérer et comment l’évacuer durablement. Pour cela, l’hygiène de vie globale du patient doit être rééquilibrée. Cela passe par plusieurs domaines que nous allons maintenant étudier.
- Rééquilibrage alimentaire
Comme nous l’avons vu dans le chapitre 11, l’alimentation joue un rôle majeur dans le traitement des pathologies, dont le stress chronique. Le patient a besoin de revoir son régime alimentaire en privilégiant les légumes et les fruits issus de l’agriculture biologique, les céréales complètes et les oléagineux. Ces produits sont riches en nutriments, en antioxydants et en phytonutriments : des éléments qui donnent à l’organisme l’énergie nécessaire pour lutter contre le stress. Au contraire, demandez au patient de bannir le sucre raffiné, le café, le thé et l’alcool qui favorisent la production de cortisol. D’autres astuces alimentaires permettent d’augmenter la résistance au stress. Par exemple, il est préférable de faire plusieurs petits repas (5) que trois très conséquents. En effet, la digestion dépend du système parasympathique qui calme les fonctions du corps et favorise la revitalisation. Concernant la revitalisation, elle peut être boostée à travers les légumineuses et les céréales complètes, riches en protéines et glucides tout en proposant un index glycémique bas. Proposez aussi au patient d’inclure dans son régime des agents antistress : oignon, ail, amandes, raisins, graines de tournesol, poisson, banane… Au contraire, demandez-lui de réduire les facteurs de stress, notamment les graisses saturées (souvent animales). Il peut les remplacer par des graisses insaturées (végétales : avocat, noix, amande, noisette, huile d’olive…). Enfin, certaines eaux minérales très riches (notamment en magnésium) peuvent se révéler être un véritable coup de pouce. Le patient peut aussi se tourner vers les compléments alimentaires afin de remplir rapidement et efficacement ses réserves de vitamines et de minéraux : vitamine B et C (15 jours) et/ou calcium et magnésium (1 g/jour).
ZOOM : stimuler les glandes surrénales Les glandes surrénales sont à l’origine de la production du cortisol, mais pas seulement ! Elles produisent chaque jour 22 hormones différentes, toutes essentielles dans le bon fonctionnement de l’organisme. Pour booster leur système hormonal, conseillez à vos patients souffrant de stress chronique de consommer des aliments riches en minéraux : riz noir, quinoa, sésame… Complétez ce régime avec des plantes biologiques (bardane, eleuthérocoque, réglisse, curcuma…) et des huiles essentielles (pin, romarin, basilic, sauge…). |
- Thérapies naturelles
- Phytothérapie : si votre patient est plus réceptif aux infusions, proposez-lui de boire chaque jour des décoctions réalisées à partir de ces plantes (idéalement bio) : camomille, passiflore, valériane, ginseng ou encore eleuthérocoque.
- Aromathérapie : pour soulager le stress, conseillez à votre patient de se diriger vers ces huiles essentielles : gingembre, ylang-ylang, rose, pin, lavande, basilic, citron, bergamote, orange, géranium, camomille ou encore menthe poivrée.
- Exercices de respiration : le stress aigu peut conduire à des troubles respiratoires comme un souffle court et saccadé, voire un halètement. Si les périodes de stress de votre patient s’accompagnent systématiquement d’une sensation d’étouffement, proposez-lui de pratiquer la relaxation respiratoire. Pour commencer, le patient peut s’isoler dans un endroit calme et réaliser de longues et profondes inspirations abdominales. Après quelques minutes, le patient atteint une cohérence cardiaque, bénéfique pour soulager le stress. Une fois que le patient maîtrise cet exercice, il peut s’essayer à la respiration avec visualisation. Il s’agit de respirer tout en se représentant la circulation de l’air au sein de l’organisme. Un exercice qui allie respiration et méditation.
- Méditation : recours extrêmement efficace contre le stress, la méditation permet de prendre conscience de son environnement (et donc des changements souvent facteurs de stress), de lâcher prise et de cultiver la résilience. Elle permet de rester ouvert à ses sources de stress, de ne pas les ignorer, mais d’y répondre avec bienveillance. Le corps est reconnecté à l’esprit. Si votre patient ne souhaite pas pratiquer la méditation en club, il peut se tourner vers des vidéos guidées sur Internet.
- Pratique d’une activité physique : au cours d’une séance de sport, l’organisme sécrète des endorphines, hormones du bonheur qui réduisent chimiquement le stress. Conseillez à votre patient de pratiquer une activité physique au moins 30 minutes par jour : une simple marche suffit. Notez que les sports d’endurance sont plus efficaces que les sports de puissance dans la lutte contre le stress.
- Loisirs créatifs : des chercheurs de l’université Drexel ont montré que la pratique d’une activité manuelle réduit considérablement le taux de cortisol dans l’organisme. Peinture, collage, poterie, écriture… Les occasions sont nombreuses et permettent de se relaxer. En effet, la concentration permet de calmer toutes les fonctions du corps : rythme cardiaque, tension artérielle, respiration… L’organisme retrouve un équilibre sain.
- Massage : la pratique du massage (notamment du dos et des cervicales) permet de relâcher les tensions musculaires mais aussi l’esprit. Le patient se sent bien et libère des endorphines. La réflexologie (le massage de la voûte plantaire, c’est-à-dire des pieds) est aussi un excellent relaxant grâce à la stimulation des points nerveux.
- Développement personnel : le développement personnel est un ensemble de pratiques qui a pour objectif de guider un individu vers la connaissance et la valorisation de sa personne. Dans ce cadre, proposez au patient de noter quotidiennement les facteurs de stress qu’il a rencontrés au cours de la journée. Il peut ensuite prendre du recul par rapport à cette liste : quels sont les facteurs qui le stressent le plus ? Sont-ils récurrents ? Peut-il changer la situation ? Comment ?
- Ostéopathie : cette pratique repose sur la manipulation du système musculo-squelettique afin de déverrouiller les blocages musculaires et articulaires ainsi que sur la manipulation crânienne pour rééquilibrer le système neurovégétatif et rétablir l’état d’apaisement.
Cette liste de thérapies naturelles est non exhaustive : bien d’autres existent et peuvent se révéler efficaces dans la gestion du stress. Le programme de soin dépend non seulement de l’état de santé du patient mais aussi de ses besoins et de ses envies. Parlez-lui des différentes solutions et laissez-le se diriger vers celles qui l’intéressent afin de compléter le rééquilibrage alimentaire.
Les pathologies du sommeil
Le sommeil permet le renouvellement des cellules : une étape absolument essentielle pour assurer le bon fonctionnement de tout l’organisme. Bien dormir est donc une affaire de santé.
Les mécanismes du sommeil
On distingue deux cycles de sommeil différents : le sommeil lent et le sommeil paradoxal. Ces cycles sont précédés d’une phase d’endormissement : les paupières sont lourdes et les muscles se détendent, signal que l’organisme souhaite entrer dans la phase suivante, celle du sommeil léger. La phase d’endormissement ne dure que quelques minutes. Si l’individu se force à veiller, cette sensation de fatigue s’évapore pour revenir environ une heure plus tard. Lorsque l’individu s’endort, il entre dans le premier cycle, celui du sommeil lent. Ce stade représente environ 50% de la durée du sommeil. L’individu est alors déconnecté de son environnement mais des bruits extérieurs peuvent le tirer de son sommeil. Le sommeil lent léger laisse ensuite la place au sommeil lent profond : l’activité cérébrale est ralentie à son minimum et il devient difficile de réveiller le dormeur. Vient ensuite le sommeil paradoxal : l’activité cérébrale s’intensifie jusqu’à solliciter les globes oculaires qui réalisent des mouvements rapides. De par ce phénomène, le sommeil paradoxal est aussi appelé le sommeil REM pour “rapid eye movements”. Le corps est paralysé pour empêcher le dormeur de se laisser guider par son activité cérébrale intense (les rêves). En somme, c’est une mesure de protection qui manque aux individus souffrant de somnambulisme. Le sommeil paradoxal dure environ 20 minutes et laisse ensuite la place à une nouvelle phase de sommeil lent profond. Ces deux cycles (lent et paradoxal) se succèdent de 4 à 6 fois par nuit. S’ils se succèdent harmonieusement, le sommeil est bon et réparateur. Au contraire, si l’enchaînement est perturbé, alors les troubles du sommeil apparaissent.
Biologie du sommeil
Au cours du sommeil, plusieurs mécanismes biologiques se mettent en place. Comme nous l’avons évoqué précédemment, les cellules se renouvellent et remplacent les cellules mortes. Ce sont notamment les tissus musculaires qui sont régénérés grâce aux hormones de croissance fabriquées par l’hypophyse. Les cellules des os et de la peau sont aussi concernées. Parallèlement, l’activité du système immunitaire s’intensifie : c’est au cours de la nuit que l’organisme produit le plus d’anticorps et de lymphocytes afin d’être capable de se défendre lors des futures infections. La connexion entre les neurones est aussi régénérée et stimule l’activité cérébrale. C’est pour cette raison que l’on dit que l’apprentissage est facilité lorsqu’il a lieu peu de temps avant la phase d’endormissement. Enfin, un sommeil de qualité permet de préserver la santé mentale d’un individu. Il est prouvé qu’un manque de sommeil contribue à des changements de personnalité négatifs : stress, irritabilité, anxiété, colère, tristesse… Bénéficier d’un bon sommeil est donc essentiel pour une bonne santé générale. Les besoins de sommeil diffèrent d’un individu à l’autre. Il est important d’écouter ses besoins et son horloge biologique. Quoi qu’il en soit, un adulte dort en moyenne entre 7 et 9 heures par nuit.
Causes d’un mauvais sommeil
- Alimentation : afin de ne pas influencer négativement le sommeil, conseillez à votre patient d’éviter les boissons et aliments contenant de la caféine : café, thé, soda, chocolat… Le sucre, l’alcool et la nicotine sont aussi deux énergisants qu’il convient d’éviter, de façon générale mais particulièrement avant de se coucher. Les produits riches en tyramine freinent la production de sérotonine et peuvent mener à une insomnie. On la retrouve dans le fromage, le jambon, la saucisse ou encore les épinards.
- Médication : certains médicaments dérèglent le sommeil et contribuent à l’insomnie. Parmi eux, les antibiotiques, les stéroïdes et les pilules contraceptives. Les troubles qui entraînent la prise de ces médicaments ont aussi leur rôle à jouer, notamment le stress, les douleurs musculaires ou encore les allergies.
- Dérèglement hormonal : un dérèglement hormonal peut être la cause de troubles du sommeil persistants, notamment chez la femme. En effet, le cycle menstruel et la ménopause peuvent freiner l’endormissement. Dans ce cas précis, préconisez à votre patiente de faire une cure de calcium et de bannir la caféine de ses habitudes.
- Luminosité : en s’exposant à la lumière du jour tout au long de la journée, le corps régule son horloge biologique et produit de la mélatonine, très utile le soir pour s’endormir aisément. Si un individu ne s’expose pas suffisamment au soleil, alors ses phases d’endormissement se retrouvent déréglées. Chaque patient souffrant d’insomnie doit donc prêter attention à l’ensoleillement de sa maison et de son lieu de travail tout au long de la journée pour l’optimiser. Idéalement, il s’expose au soleil à travers une courte promenade quotidienne. Au contraire, préconisez une baisse de la luminosité artificielle le soir, avant de se coucher. Une trop forte luminosité peut déclencher biologiquement une phase d’éveil.
ZOOM : Signification des cauchemars La nuit, nous pouvons être réveillés par un mauvais rêve, souvent peuplé de peur et d’angoisse. En naturopathie holistique, un lien peut être fait entre l’objet des cauchemars et le trouble. Par exemple, l’étouffement (et plus particulièrement la noyade) est révélateur d’un trouble respiratoire ou d’une fatigue au niveau des poumons. Les cris et hurlements rejoignent aussi cette hypothèse. Les cauchemars mettant en scène un incendie ou une explosion sont liés à des troubles cardio-vasculaires. Les cauchemars représentant une inondation ou un serpent sont liés au système rénal. Les cauchemars représentant un danger de mort ou un choix crucial à faire sont liés aux maladies du foie. Enfin les cauchemars mettant en scène l’échec notamment à travers une rupture amoureuse sont liés à une faiblesse de la rate et/ou du pancréas. |
Programme de soins contre l’insomnie
- Alimentation : afin de favoriser l’endormissement, conseillez à vos patients de consommer des aliments riches en tryptophane, un acide aminé à l’origine de la fabrication de sérotonine. On retrouve du tryptophane dans les céréales complètes, certaines viandes (thon et dinde), les oléagineux (notamment les noix) et certains fruits (datte, figue, raisin, avocat). Préconisez un dernier repas au moins 2 heures avant l’heure du coucher.
- Compléments alimentaires : de nombreux nutriments ont un effet sédatif et détendent les muscles. 45 minutes avant de se coucher, le patient peut prendre des compléments vitaminés (vitamine B et B6) ou des compléments riches en minéraux comme le calcium, le magnésium et le zinc. Prenez garde à bien respecter la posologie de chacun de ces suppléments. S’ils ne suffisent pas, orientez votre patient vers une cure de mélatonine, plus puissante.
- Activités relaxantes : si un patient peine à s’endormir, conseillez-lui de pratiquer une activité calme et relaxante avant de se coucher, comme lire un livre, écouter de la musique ou pratiquer la méditation respiratoire. Idéalement, les appareils électroniques sont éteints et la température de la pièce se situe entre 18 et 19 degrés. Pour finir, la qualité des draps peut aussi influer sur la qualité du sommeil.
- Phytothérapie : si votre patient est réceptif aux infusions, proposez lui de boire une décoction de valériane ou de camomille juste après le dîner. Si un épisode d’insomnie intervient au cours de la nuit, le patient peut de nouveau en boire.
- Aromathérapie : pour les troubles du sommeil, les huiles essentielles fonctionnent particulièrement bien, notamment via diffusion atmosphérique. Il suffit de verser quelques gouttes dans son bain du soir ou quelques gouttes sur l’oreiller pour favoriser l’endormissement et le sommeil. Essayez la mélisse, la rose, le ylang-ylang, la camomille ou encore la lavande.
- Pratique d’une activité physique : il est prouvé que la pratique d’une activité sportive améliore la qualité du sommeil. En effet, le sommeil est plus profond grâce aux hormones de bien-être diffusées dans l’organisme plus tôt dans la journée. D’un autre côté, il n’est pas recommandé de faire une activité physique intense après 19h : la pression artérielle et la température du corps augmentent et retardent l’endormissement.
Préserver ses capacités cognitives
Votre patient dort bien, n’est pas sujet au stress… Pourtant, son moral est en berne, il a du mal à se concentrer, manque d’énergie… Autant de symptômes révélateurs de fonctions cérébrales déficientes. Si ces symptômes s’aggravent et se transforment par exemple en perte de mémoire, il faut agir vite : ils peuvent être annonciateurs de maladies neuro dégénératives comme la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson.
L’importance de l’alimentation
Si l’alimentation joue toujours un rôle crucial pour la santé, c’est d’autant plus vrai en termes de capacités cognitives. L’alimentation est la première et unique source d’énergie pour le cerveau. Un mauvais régime alimentaire serait donc synonyme de déclin cognitif.
Qu’elles soient trans ou insaturées, les graisses contiennent beaucoup (trop) d’oméga-6, un acide gras responsable de la surproduction de molécules inflammatoires, les prostaglandines. Par un processus biologique complexe, les prostaglandines encouragent à leur tour la fabrication de radicaux libres, néfastes pour le cerveau. Cette offensive pourrait être minimisée grâce à l’action d’antioxydants. Malheureusement, il est très rare d’en consommer assez, notamment si les légumes mangés ne sont pas frais, diversifiés et bio.
Au contraire, certains aliments permettent de stimuler l’activité cérébrale. Le cerveau est particulièrement friand d’oméga-3. On retrouve cet acide gras en quantité dans les petits poissons comme la sardine ou le hareng. Les oméga-3 sont excellents pour la santé globale du cerveau : ils stimulent la communication entre les neurones et régénèrent les cellules cérébrales. Parmi la grande famille des oméga-3, on retrouve l’acide docosahexaénoïque, aussi appelé DHA. Cet acide gras polyinsaturé est essentiel au bon fonctionnement des fonctions cognitives. Au contraire, son déficit est souvent à l’origine de maladies neuro-dégénératives. Le DHA en compléments alimentaires peut donc être indiqué pour les individus souffrant d’un déficit cognitif.
Parallèlement aux oméga-3, d’autres nutriments sont efficaces et conseillés pour stimuler les capacités cérébrales : les antioxydants et la chlorophylle. On retrouve des antioxydants dans de nombreux aliments : le thé vert, les fruits et légumes rouges et violets (betterave, fraise, cerise, raisin noir, grenade…) ou encore les graines sésame. Les antioxydants améliorent la communication inter neuronale et préviennent les dommages sur les cellules nerveuses. Quant à la chlorophylle, on la retrouve dans les légumes verts à feuilles comme le chou-fleur, la salade ou les épinards. La vitamine E permet aussi de protéger le cerveau contre les agressions des radicaux libres. En effet, le Japon où les taux de vitamine E sont supérieurs de 30% par rapport aux Etats-Unis, répertorie beaucoup moins de troubles cognitifs qu’ailleurs. On retrouve cette vitamine dans les patates douces, l’avocat, les olives, les oléagineux et les légumes verts à feuilles. Si ces trois nutriments jouent un rôle particulier sur les capacités cognitives, il ne faut pas oublier d’avoir un apport nutritif sain et équilibré en consommant des vitamines A, C, D mais aussi des minéraux (magnésium, potassium, calcium).
Si besoin, ce régime alimentaire peut être accompagné de suppléments alimentaires. Les vitamines B permettent de stimuler la mémoire et de booster l’énergie de l’organisme. Plus particulièrement, la vitamine B1 permet de mieux synthétiser les nutriments, la vitamine B6 d’augmenter la fabrication de dopamine et de sérotonine et la vitamine B12 de stimuler la circulation cérébrale (réfléchir mieux et vite). Une fois encore, renseignez-vous correctement sur la posologie de chaque complément alimentaire.
Programme de soins contre la déficience cognitive
- Phytothérapie : de nombreuses plantes ont prouvé leurs vertus dans la stimulation des capacités cérébrales. Parmi elles, l’éleuthérocoque qui améliore la mémoire en stimulant les glandes surrénales et la glande pituitaire. L’ashwagandha améliore la concentration et les capacités d’apprentissage. Le ginkgo est utile pour les troubles plus graves comme la démence, la sénilité ou les pertes de mémoire. Le bacopa est l’une des plantes les plus reconnues dans l’amélioration des capacités cognitives. Elle joue sur la mémoire, l’attention, la coordination et même l’humeur. Enfin, la gotu kola et le thym ont aussi des effets positifs sur le cerveau.
- Aromathérapie : en termes d’huiles essentielles, le citron, l’eucalyptus, la menthe poivrée, le basilic, le jasmin, la lavande et le romarin sont reconnus pour booster l’activité cérébrale.
- Pratique d’une activité physique : le sport, s’il n’est pas pratiqué à l’extrême, n’a que des bienfaits pour le corps et l’esprit. Ici, il stimule la circulation sanguine, la production d’endorphine et l’apport en oxygène : un trio gagnant pour faire reculer la plupart des troubles cognitifs.
- Loisirs créatifs : les activités manuelles nécessitent généralement une attention particulière. C’est pourquoi elles permettent d’améliorer la concentration. Recommandez à vos patients de s’adonner à la lecture, la peinture, l’écriture ou même aux jeux de société ou aux mots croisés pour les seniors.
Traiter le surpoids
À l’échelle mondiale, le nombre de personnes atteintes de surpoids voire d’obésité a triplé en l’espace de 50 ans. Les chiffres sont colossaux et inquiètent. En France, une personne sur deux serait en surpoids, c’est-à-dire aurait un IMC compris entre 25 et 30 kg/m2. Cette surcharge pondérale a un impact négatif sur l’ensemble de l’organisme et aussi sur la santé psychologique. Tous les systèmes sont touchés, sous l’emprise de la douleur.
Sans surprise, l’alimentation joue un rôle central dans la prise mais aussi dans la perte de poids. Il est essentiel que le patient comprenne que la privation alimentaire n’est en aucun cas synonyme d’amincissement durable. Au contraire, la frustration favorise l’effet yoyo à l’issue du régime. Il est essentiel que votre patient réalise un rééquilibrage alimentaire en modifiant doucement ses habitudes pour se diriger vers une routine saine et durable. Pour établir une liste de course saine, référez-vous au chapitre 11. Vous trouverez ci-dessous des conseils afin d’accompagner au mieux le rééquilibrage alimentaire qui, rappelons-le, doit succéder à une période de détoxication.
Quelques conseils
- Se détoxifier dès le réveil
Tout de suite après le réveil, préconisez à votre patient souffrant de surpoids de boire un grand verre d’eau dans lequel il mélange du jus de citron. L’organisme est hydraté, purifié et stimulé grâce à la relance de l’activité hépatique.
- Rapport calories/quantité
Comme nous l’avons évoqué précédemment, le patient ne doit pas se priver au risque de prendre encore plus de poids qu’à l’origine. Il ne s’agit donc pas de diminuer les portions mais de diminuer l’apport calorique des plats, notamment au dîner. Il est important de réduire l’apport en glucides et en graisses : en manquant de cette source d’énergie, l’organisme ira puiser des ressources directement dans les réserves, entraînant une perte de poids. Dans cette optique, les fruits et légumes sont largement recommandés, notamment la pomme, le raisin, l’ananas, les fruits rouges, les légumes verts à feuilles, les carottes, le céleri et la betterave. En effet, ces aliments ont la particularité de transformer les graisses en énergie. Préférez ces produits crus, sinon sous forme de soupes et de jus afin de conserver tous les bons nutriments et les fibres. Quoi qu’il en soit, favorisez le biologique et surtout, n’ayez pas peur de manger en grande quantité ! La vaisselle a aussi un rôle à jouer : privilégiez des petites assiettes afin de créer un effet d’optique qui dupera le cerveau.
- Les petits creux
En cas de fringale, il est important d’écouter sa faim et donc de l’assouvir. Conseillez à votre patient de manger des noix, noisettes, amandes… Ou encore un fruit frais. Les infusions sont aussi une excellente solution : leur chaleur a un effet coupe-faim. Si ces collations ne suffisent pas, le patient doit s’occuper au mieux l’esprit jusqu’au prochain repas avec une activité physique, manuelle ou encore relaxante.
- Ajustements
Demandez au patient de noter minutieusement ce qu’il mange et boit au cours de la journée. Ainsi, vous disposerez d’une excellente base pour mieux le guider dans son rééquilibrage alimentaire et sa perte de poids.
- Repérer les allergies
Sans le savoir, un individu peut avoir développé une allergie. Même si cela ne le dérange pas au quotidien, il est essentiel que cet aliment soit banni du régime alimentaire. En effet, face à un aliment allergène, l’organisme se met en situation de stress et produit excessivement de l’adrénaline. Chimiquement, le rythme cardiaque augmente et entraîne la production de glucose par le foie, facteur majeur de la prise de poids. Pour éviter ce phénomène, écartez les principaux aliments allergènes comme le gluten, les cacahuètes, le soja ou encore la levure. Si un doute subsiste, n’hésitez pas à envoyer votre patient vers un allergologue.
- Être bien entouré
Afin de réussir sa perte de poids, il est très important d’être bien entouré, par des personnes qui vous soutiennent ou mieux : qui souhaitent aussi perdre du poids. Lorsque tout le monde est aligné, alors les tentations disparaissent. Les changements alimentaires sont plus faciles à opérer si l’ensemble du foyer consent à s’y plier. Les tentations quittent définitivement les placards et les repas se font dans la convivialité, dans le calme et autour d’une table. En effet, il semblerait que les repas pris devant la télévision favorisent la prise de poids. Concentré sur autre chose, l’individu mange plus rapidement : l’organisme emmagasine beaucoup plus de calories que de besoin, la sensation de satiété arrivant beaucoup trop tard. D’un autre côté, il se laisse inconsciemment influencer par les publicités alimentaires qui stimulent son envie de grignoter.
- Phytothérapie
De très nombreuses plantes se révèlent efficaces pour la perte de poids. Certaines nécessitent un détour chez l’herboriste comme la bardane (plante diurétique et laxative), le pissenlit (plante laxative, idéale pour limiter le grignotage), le fenouil, l’ortie, la valériane ou encore la verveine. Toutefois, d’autres plantes et épices se trouvent déjà dans nos cuisines ! Il s’agit par exemple de l’ail, du gingembre, de la coriandre, du piment de Cayenne et de la cannelle. En stimulant tout l’organisme, ces épices permettent de dépenser plus de calories et ce même au repos.
- Aromathérapie
Si votre patient dispose d’un diffuseur atmosphérique, conseillez-lui de diffuser chez lui des huiles essentielles relaxantes qui permettent de diminuer le stress et par conséquent le grignotage. Le romarin, l’orange, le fenouil et l’anis sont des hydrolats particulièrement efficaces. Si le patient ne dispose pas d’un diffuseur, quelques gouttes peuvent suffire sur un mouchoir ou sur la peau, selon l’huile essentielle choisie. Attention à toujours bien consulter la posologie.
- Pratique d’une activité physique
La pratique d’une activité physique est toujours bénéfique, peu importe la pathologie du patient. En cas de surpoids, son rôle est d’autant plus important. Un patient souhaitant perdre du poids devra réaliser a minima trois heures de sport par semaine. Idéalement, un sport d’endurance qui permet de brûler plus de calories, comme le vélo, la marche rapide ou encore la natation. Le patient peut compléter ce programme de séances de renforcement musculaire afin de transformer sa graisse en muscles.
Dans le chapitre précédent, nous avons étudié le stress, le sommeil, les capacités cognitives et le surpoids. Ces quatre grands domaines sont ceux que vous rencontrerez le plus au cours de votre pratique. Cet éventail peut se compléter d’autres troubles que vous croiserez régulièrement : fatigue, faiblesse du système immunitaire, douleurs musculaires, manifestations dermatologiques, dépression, troubles du système digestif et troubles respiratoires.
Symptôme de la fatigue chronique
Présentation de la fatigue chronique
La fatigue chronique se caractérise par une perte d’énergie persistante et inexpliquée. Malgré le mystère qui plane autour de cette pathologie, plusieurs facteurs ont été identifiés. Parmi eux le régime alimentaire, la pratique d’une activité physique, le stress et les facteurs environnementaux comme la pollution. Au-delà de ces facteurs favorisants, la fatigue chronique peut être due à un traitement médicamenteux pris dans le cadre d’une maladie chronique comme le diabète, l’anémie ou encore un cancer. Ces traitements, souvent lourds, ont un impact réel sur la qualité de vie du patient. Si le patient ne souffre d’aucune maladie chronique, prenez garde : la fatigue chronique peut alors être un symptôme annonciateur d’une pathologie grave. Le mieux est alors de réorienter votre patient vers son médecin traitant afin de réaliser des analyses approfondies. Il n’est pas rare qu’une soudaine baisse d’énergie soit le signe d’une maladie immunitaire. Quoi qu’il en soit, le naturopathe peut et doit remplir sa mission principale qui est de comprendre les causes de cette fatigue accrue, puis de proposer un programme de soins.
Programme de soins contre la fatigue chronique
- L’alimentation, clé de l’énergie
Hippocrate, le “père de la médecine”, déclarait “que l’alimentation soit ta première médecine”. Une assertion toujours vraie aujourd’hui. Il est évident qu’un régime alimentaire sain et équilibré incarne le pilier principal de notre énergie. Toutefois, certains aliments naturels peuvent aussi être à l’origine d’une fatigue accrue à cause de leur propriété allergène. En effet, il n’est pas rare qu’une intolérance alimentaire se traduise par une perte d’énergie généralisée. En effet, un aliment allergène demandera beaucoup plus d’énergie à l’organisme pour être digéré. Ainsi, si un rééquilibrage alimentaire ne suffit pas à booster l’organisme, il convient de se tourner vers un allergologue qui distinguera les sources d’intolérance comme le gluten, le lait, le café ou encore les sucres raffinés. Les régimes “sans” ont aussi fait leur preuve dans l’identification des allergènes.
Une fois les agents allergènes bannis de l’alimentation, le patient peut s’orienter vers des aliments énergisants. Les graines, notamment de chia, de sésame, de tournesol et de courge, sont particulièrement recommandées pour lutter contre la fatigue chronique. Extrêmement riches en oméga-3, en calcium, en fibres, en phytonutriments et en antioxydants, ces graines peuvent accompagner chaque repas. Les oléagineux (amande, noix, noisettes…), les fruits et les légumes sont aussi très bons pour booster l’organisme. Concentrez-vous sur les produits naturels verts comme les épinards, l’artichaut, le chou, la spiruline… Extrêmement nutritifs (bêta carotène, fer, protéines, chlorophylle…), ces légumes sont particulièrement efficaces. Si le patient aime les infusions, proposez-lui d’essayer la phytothérapie en sélectionnant des plantes revitalisantes comme le ginseng, le pissenlit, le ginkgo biloba ou encore l’ashwagandha.
Afin que le régime alimentaire soit optimal, le patient doit aussi complètement supprimer certains produits de son quotidien. Le café et les sucres raffinés sont les deux ennemis de l’énergie. En effet, le café est riche en caféine : une substance qui agit comme un puissant stimulant. Après sa consommation, l’organisme connaît un pic d’énergie intense. Mais ce dernier s’estompe rapidement pour laisser la place à un état de fatigue intense. Quant aux sucres raffinés, ils entraînent dans le corps un pic d’insuline qui résulte en une production accrue d’insuline : le pancréas se met en marche et ce fonctionnement intense crée un état de fatigue. À cela s’ajoute une hypoglycémie réactionnelle, facteur important de la baisse d’énergie.
En tant que pilier de l’énergie, l’alimentation est un domaine particulièrement vaste à aborder. On citera ici le rôle néfaste du micro-ondes qui détruit la “bonne” énergie contenue dans les aliments, ou encore les carences en nutriments qui peuvent se révéler néfastes. Pour relancer le tonus alimentaire, n’hésitez pas à orienter le patient vers l’aromathérapie. Les hydrolats de romarin, de basilic, d’orange ou encore de citron stimulent positivement l’énergie mentale et physique.
- Thérapies naturelles
- Le système adrénergique : chacun sait qu’il est recommandé de boire 1,5 litres d’eau par jour. Pourtant, au quotidien, peu réalisent ce précepte. Beaucoup d’entre nous boivent uniquement quand la soif se fait ressentir. Seulement, à ce moment-là, il est déjà trop tard. Le corps est en état de déshydratation chronique : un problème très répandu et pourtant souvent ignoré. Le corps humain est composé à 70% d’eau : un liquide absolument vital. Lorsque l’organisme absorbe de l’eau, sa vigilance et son énergie globale sont stimulées. Le corps libère mécaniquement de l’adrénaline, une hormone permettant de stimuler le système nerveux sympathique. Conseillez à votre patient de boire une gorgée d’eau toutes les 20 minutes environ. Si s’hydrater pose un réel problème, orientez-le vers le thé vert et les infusions qui disposent des mêmes propriétés que l’eau. Au-delà de l’hydratation, le système adrénergique est stimulé par l’activité physique. Trois minutes de marche toutes les heures suffisent à relancer le système nerveux sympathique et à s’assurer un certain tonus. Évidemment, des efforts physiques plus longs sont aussi nécessaires : promenade, vélo, course, nage… Les activités ne manquent pas et auront sans aucun doute un effet positif sur l’énergie.
- Sommeil réparateur : comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent, un sommeil troublé n’est pas réparateur. L’agitation de la nuit entraîne une fatigue intense le lendemain. C’est pourquoi il est essentiel d’améliorer son sommeil, toujours grâce à des méthodes naturelles. Les activités relaxantes comme la méditation ou le yoga permettent de libérer le corps de son stress et ses tensions, souvent à l’origine d’un sommeil agité. Elles permettent de faire circuler librement l’énergie au sein de l’organisme et donc de le revitaliser.
- Réoxygéner l’organisme : inconsciemment, il est possible que votre patient respire “mal” : inspirations trop courtes, trop saccadées, trop thoraciques… Pour pallier ce problème de “ventilation”, il peut réaliser des exercices respiratoires. L’objectif est d’oxygéner correctement l’organisme en accomplissant de longues inspirations et expirations abdominales. Pour plus d’informations, référez-vous à la partie sur le stress du chapitre 13.
Déficits immunitaires et maladies auto-immunes
Présentation du système immunitaire
Le système immunitaire est un ensemble de cellules qui mènent un combat permanent pour protéger l’organisme des infections. Si le système immunitaire est sain et fonctionnel, alors l’individu n’aura même pas conscience qu’il tourne à plein régime tout au long de la journée et plus largement, tout au long de la vie. Au contraire, si le système immunitaire est faible, alors il ne parvient pas à prémunir le corps contre les substances menaçantes. On distingue trois menaces différentes : les corps étrangers (comme une écharde), les microbes (virus et bactéries) et enfin les cellules cancéreuses. Une défaillance du système immunitaire peut donc aussi bien mener à un simple rhume qu’au développement d’une maladie auto-immune voire chronique (diabète, allergie, eczéma, arthrite, sclérose en plaques…). Dans les faits, les cellules de défense défaillantes continuent de combattre mais se trompent de cible et s’attaquent au corps. L’âge et la maladie sont les principaux facteurs favorisants mais pas les seuls. En effet, un traitement antibiotique lourd peut aussi être à l’origine d’un système immunitaire faible. En effet, un patient soumis à ce traitement voit ses bonnes comme ses mauvaises bactéries disparaître ou développer une résistance.
Programme de soins contre les déficits immunitaires
- Rééquilibrage alimentaire
Comme toujours, l’alimentation est la clé de voûte de la guérison. En effet, l’immunité peut être améliorée grâce à des aliments naturels :
- Le bêta carotène : précurseur de la vitamine A, le bêta carotène présente de nombreuses propriétés. Ce nutriment est un antioxydant, il permet de renforcer la glande thyroïde mais aussi de protéger l’organisme contre les substances toxiques et les radicaux libres. On le retrouve notamment dans les légumes comme la carotte, le chou-fleur, la patate douce, le brocoli et la courge.
- Aliments fermentés : la flore intestinale est naturellement constituée de microbes, de bactéries et de levures. Ces micro-organismes permettent une bonne digestion mais aussi le développement du système immunitaire. Les aliments fermentés, c’est-à-dire vivants, ont été dégradés positivement afin de reconstituer ce microbiote, essentiel à l’équilibre de l’organisme. Parmi les aliments fermentés, on retrouve la choucroute, les cornichons, les yaourts ou encore le miso.
- Phytothérapie : de nombreuses herbes et plantes permettent de booster l’activité immunitaire et de la renforcer. Parmi elles l’anis, l’ortie, l’ail, la bardane, la myrrhe, le thym, l’astragale, le citron ou encore le piment de Cayenne.
- Avoine : riche en fibres, l’avoine favorise la production de bonnes bactéries et maintient donc une flore intestinale saine et équilibrée. C’est donc un acteur majeur du système immunitaire. Conseillez à votre patient de le boire sous forme de boisson (10 g pour 1 litre d’eau). Sinon, le jus de citron vert mais aussi le vinaigre de cidre sont des alternatives intéressantes.
Au contraire, certains aliments sont à bannir car ils entravent l’action des cellules immunitaires. C’est le cas des sucres raffinés que l’on retrouve dans les jus de fruits ou encore les sodas et qui provoquent une hypoglycémie réactionnelle. Plus nocif encore : l’alcool. Cette boisson toxique ne se contente pas d’entraver les cellules mais les détruit irrémédiablement. La caféine, les mauvaises graisses (produits ultra transformés), le fluor (eaux de source et minérales), les aliments allergènes, les produits alimentaires non bio… Sont autant de substances qui dépriment le système alimentaire. Votre patient doit donc bien veiller à limiter leur consommation sous peine d’un dérèglement de la glande thyroïde et d’un excès de toxines.
ZOOM : Une recette simple pour renforcer les défenses immunitaires Ingrédients :1 oignon (ou 1 échalote ou 1 ail)1 filet d’huile d’olive1 brocoli ou du chou2 carottes1 poignée de champignonsTempeh ou misoHaricots rougesRiz sauvage (ou riz complet)GingembreCiboulettePersil Recette :Faites dorer votre oignon dans une poêle avec un peu d’huile d’olive. Lorsque l’oignon est légèrement coloré, ajoutez le brocoli, les carottes et les champignons coupés en petits morceaux avec quelques morceaux de tempeh. Après quelques minutes, ajoutez les haricots rouges ainsi que le riz (non cuit). Incorporez selon vos goûts le gingembre, la ciboulette et le persil. Enfin, recouvrez le tout d’eau et laissez mijoter jusqu’à cuisson totale du riz. |
- Les compléments alimentaires
Le rééquilibrage alimentaire peut s’accompagner de la prise de suppléments alimentaires afin de renforcer l’action des nutriments. Parmi eux :
- Bêta carotène : naturellement présent dans de nombreux légumes (voir ci-dessus), le bêta carotène permet de renforcer l’organisme et de faciliter la lutte contre les toxines. C’est aussi un excellent nutriment pour stimuler la fabrication de lymphocytes T, responsables de l’immunité.
- Vitamine A : très bon substitut au bêta carotène, la vitamine A dispose des mêmes propriétés immunitaires. Elle peut se consommer sous forme de gélules classiques (prise quotidienne durant 2 à 3 mois) ou sous forme d’huile de foie de morue.
- Vitamines B et C : ces vitamines stimulent la production de lymphocytes T et d’anticorps. Leur action est puissante, notamment lorsque leur origine est naturelle. Il convient de faire des cures d’environ 2 semaines avec des doses de 2 g/jour.
- Minéraux : parmi les minéraux efficaces contre les déficits immunitaires, il y a le sélénium. Ce minéral entrave les phagocytes responsables de la destruction des bonnes bactéries. On le trouve naturellement dans certains oléagineux comme les noix du Brésil. Le magnésium est quant à lui à l’origine d’une protéine qui combat les menaces. Une cure de 300 mg/jour sur 15 jours peut se révéler très efficace. Le zinc est aussi un très bon complément alimentaire concernant les problèmes de déficit immunitaire. Ce minéral permet entre autres de ralentir la vitesse de propagation des virus. Enfin, une cure de fer peut aussi freiner l’affaiblissement du système immunitaire. Attention toutefois, le zinc et le fer ne se consomment qu’en cas de carence, un bilan sanguin est donc nécessaire avant toute prescription.
- Thérapies naturelles
- Aromathérapie : pour booster le système immunitaire, favorisez les hydrolats de bergamote, orange, citron, pin, cannelle, thym, lavande, sauge ou encore clou de girofle. Prêtez toujours une attention particulière à la posologie.
- Les bienfaits de la lumière naturelle : le soleil, et plus particulièrement la lumière qui s’en dégage, joue un rôle crucial à différents niveaux. C’est notamment lui qui permet au corps de synthétiser jusqu’à 90% de la vitamine D dans l’organisme. Avec une exposition régulière (mais contrôlée), exit les carences : le corps devient autonome dans sa fabrication de vitamine D, un nutriment essentiel pour contrer les infections. Veillez toutefois à bien protéger et hydratez votre peau, et ne vous exposez pas aux horaires auxquels le soleil est le plus haut dans le ciel.
- Activités relaxantes : comme toujours, les activités naturelles et relaxantes ne génèrent que des bienfaits pour la santé. Elles permettent notamment de réduire le stress responsable de la sous production de substances essentielles à l’organisme et de la surproduction de cortisol. Conseillez à vos patients la pratique du yoga ou de la méditation. Si possible, orientez-les vers des séances de sauna ou de hammam : lorsque la température corporelle augmente, le système immunitaire se renforce proportionnellement. Un moyen très agréable d’éviter et de guérir l’immunodépression.
- Environnement assaini : enfin, il semblerait que notre système immunitaire puisse être affecté par les ondes électromagnétiques, c’est-à-dire les ondes domestiques produites notamment par nos téléphones portables ou nos box. La Suède reconnaît un affaiblissement immunitaire chez les individus (sur)exposés à la pollution électromagnétique. Ainsi, nous vous conseillons de favoriser le mode avion sur votre téléphone et de couper toutes les sources d’ondes lorsque ces dernières ne sont pas nécessaires (la nuit, par exemple).
Douleur chronique diffuse
La biologie de la douleur
Une douleur chronique peut être le résultat d’une blessure, d’une maladie ou encore d’un choc émotionnel. Elle peut être légèrement gênante voire invalidante, ponctuelle ou continue, régulière ou occasionnelle. Dans tous les cas, il ne s’agira pas seulement de la traiter mais d’en comprendre les causes profondes. En naturopathie holistique, la douleur est vue comme un phénomène naturel servant à alerter le cerveau au sujet d’un problème. Par exemple, à l’issue d’une blessure, le tissu se retrouve abîmé. L’organisme déclenche alors une réponse chimique : l’inflammation. Les messagers inflammatoires sont là pour protéger l’organisme de toutes les menaces dont le développement est favorisé par la blessure (bactéries, corps étrangers, etc.). L’inflammation est donc initialement un phénomène positif. C’est notamment lui qui favorise l’échange des fluides au sein du corps pour accélérer le processus de guérison (via la vasodilatation et la perméabilité). D’un autre côté, certains messagers inflammatoires comme l’histamine irritent le système nerveux pour prévenir le cerveau. À ce moment-là, un complexe d’acides aminés, appelé la substance P, vient créer la sensation de douleur en se fixant à certains réceptacles du cerveau. En réponse, le cerveau libère dans l’organisme des antidouleurs naturels comme les endorphines. Ainsi, si l’organisme fonctionne correctement, la douleur est un signal nécessaire qui permet au corps de réagir et de se protéger. Elle est donc naturelle et se résorbe seule. Si l’organisme souffre d’un dysfonctionnement, alors la douleur devient plus aiguë, diffuse et/ou chronique.
Programme de soins contre la douleur chronique
- Rééquilibrage alimentaire
Pour soulager la douleur, le patient doit entamer son rééquilibrage alimentaire par une détoxication comme nous l’avons abordé dans les chapitres précédents. À l’issue de ces quelques jours, son régime alimentaire devra être revu. Dans le cas des douleurs chroniques, le patient souffre souvent d’un équilibre acido-basique déréglé. En effet, le taux d’acidité de l’organisme est bien supérieur au taux d’alcalinité : on parle alors d’acidose. Pour revenir à l’équilibre, pilier fondamental de la bonne santé, il convient de consommer des aliments dits “basiques”, c’est-à-dire au pouvoir alcalinisant et donc souvent anti-inflammatoires. Parmi ces aliments, nous retrouvons certains fruits comme la pomme, la banane, l’abricot, la pêche, le raisin ou encore la fraise. Ils peuvent être consommés plusieurs fois par jour et ce au quotidien. Préférez-les de saison, locaux et bio. Les légumes sont aussi de très bon alcalinisants (notamment les légumes verts, idéalement crus ou cuits à la vapeur), tout comme les oléagineux (amandes, noix, noix du Brésil) et certaines épices (ail, gingembre, curry, curcuma, cumin, cannelle…). À ces aliments alcalins s’ajoutent ceux contenant de la broméline, une molécule anti-inflammatoire que l’on retrouve en quantité dans l’ananas. Parmi les aliments anti-inflammatoires grâce à leur composition nutritive, on retrouve également la cerise, la myrtille, les épinards et les huiles végétales riches en oméga-3 (noix, lin, colza…). Votre patient pourra aussi ponctuellement intégrer du poisson à ses plats (saumon et cabillaud notamment) dont la composition en neurotoxines apaise la sensation de douleur. Au contraire, d’autres aliments sont à proscrire car trop acidifiants comme les produits laitiers (yaourt, fromage, crème), les protéines animales (viande rouge et oeuf), les sucres et céréales raffinées, les agrumes et l’ensemble des produits ultra transformés.
- Thérapies naturelles
- Compléments alimentaires : l’organisme est capable naturellement de créer et de maintenir un équilibre acido-basique sain. Cependant, s’il rencontre des difficultés et développe une acidose, conseillez à votre patient une cure de calcium. Ce minéral permet de neutraliser l’acidité, à raison de 400 mg/jour durant un mois. Contre les spasmes, les contractures et les tensions, orientez-le plutôt vers une cure de magnésium. Les vitamines C et D, quant à elles, permettent de soulager la douleur en augmentant la capacité de résistance de l’organisme. Enfin, le glucosamine (1500 mg/jour) et le chondroïtine (1200 mg/jour) combinés ensemble sont anti-inflammatoires et accélèrent la guérison des tissus internes.
- Phytothérapie : si votre patient est porté sur les plantes ou souhaite découvrir cette thérapie douce, dirigez-le vers les plantes anti douleurs et anesthésiantes comme l’ortie, le gingembre, la passiflore, la camomille ou encore la verveine. Ces végétaux sont réputés pour stimuler la fabrication d’endorphines (anti douleur naturel) et réduire la création de substance P, responsable de la sensation de douleur.
- Pratique d’une activité physique : plus qu’ailleurs, la pratique d’une activité physique est absolument essentielle dans le processus de guérison des douleurs chroniques. En effet, le sport permet de fortifier tout le corps : masse musculaire, capital osseux, systèmes cardio-vasculaire et respiratoire… L’ensemble de l’organisme ressent les effets bénéfiques du sport, même le système nerveux grâce à la sécrétion de molécules et d’hormones qui agissent directement sur l’humeur et les émotions. Au contraire, la sédentarité provoque tout l’effet inverse : un affaiblissement de l’organisme et de l’état de santé mental. La bonne santé du corps et de l’esprit dépend de la pratique d’une activité physique. Lorsque le corps reste immobile et inactif, les pathologiques s’enchaînent. S’ils ne sont pas sollicités, les tissus se fragilisent jusqu’à s’abîmer. L’inflammation chronique parvient facilement à s’enraciner dans ce terrain favorable à la maladie. Les muscles ne produisent plus de cytokines 6 et 10, responsables du processus de guérison de la blessure. Ainsi, la réparation ne s’opère pas et la douleur perdure. Un cercle vicieux puisque la souffrance invite au repos et donc à la sédentarité. Pour toutes ces raisons, il est essentiel que vos patients atteints de douleurs chroniques pratiquent a minima la marche à raison de 45 minutes quotidiennes. Préférez les sports qui n’engendrent que très peu de contraintes articulaires comme la natation ou le vélo, ou encore les sports doux comme le yoga. Complétez ce programme de thérapies douces comme la sophrologie, l’ostéopathie, la massothérapie ou encore l’acupuncture qui ont prouvé leurs bienfaits dans le traitement des douleurs chroniques.
ZOOM : Le sel d’Epsom Reconnu pour ses nombreuses vertus, le sel d’Epsom permet notamment de soulager les douleurs musculaires et articulaires. Quelques grammes dans un bain chaud suffisent pour détendre le corps dans son ensemble. |
Trouble anxieux généralisé
Présentation de l’anxiété
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’anxiété et la dépression sont des pathologies courantes de santé mentale. Elles agissent notamment sur l’humeur et peuvent même conduire à certaines maladies et troubles physiques. Comme nous l’avons vu ci-dessous, la dépression induit la sédentarité et peut donc aller de paire avec des douleurs chroniques. Le trouble anxieux généralisé est un sentiment désagréable, celui d’être à l’étroit et d’étouffer. À l’origine, c’est une réaction naturelle de l’organisme face à une potentielle menace. Le corps perçoit le danger et donne le signal pour ordonner la fuite. Aujourd’hui, l’anxiété est rarement liée à un danger physique réel. Elle apparaît plutôt face à des situations stressantes ou difficiles à accepter. Le système nerveux autonome réagit alors au-delà de ce qui est nécessaire pour affronter la situation. La réaction est exagérée car les mécanismes biologiques le sont aussi en interne. Par exemple, l’adrénaline est produite est sur-quantité. Si cet état d’anxiété se répète trop régulièrement, l’organisme fatigue et offre un terrain favorable au développement d’autres troubles comme le diabète, une immunodépression, ou encore des maladies cardiovasculaires. L’anxiété peut se déclarer chez un individu pour diverses raisons. Les causes peuvent être génétiques, liées à un traumatisme psychologique, à une maladie chronique, à un traitement médical inadapté ou encore à une hygiène de vie inadéquate. Généralement, ce trouble mental (anxiété) va de paire avec une épisode de dépression et une perte d’énergie globalisée. Une crise d’anxiété peut se traduire par plusieurs symptômes qui diffèrent d’un patient à l’autre. Les plus courants sont une sudation excessive, la nausée, la tachycardie, les vertiges, les maux d’estomac et une douleur vive dans la poitrine. À l’issue d’une crise, un patient atteint de trouble anxieux généralisé peut ressentir des douleurs musculaires.
Thérapies naturelles
- Rééquilibrage alimentaire
Il est possible d’apaiser le terrain anxieux à travers une alimentation saine, équilibrée et adaptée à la pathologie. En effet, il est possible de limiter l’apparition des crises en réduisant sa consommation de sucres raffinés. Le sucre, et plus particulièrement le mauvais sucre, crée une hypoglycémie réactionnelle. Ce pic glycémique mime l’état de stress qu’un individu ressent avant une crise. En d’autres termes, c’est un élément déclencheur. Pour éviter ce phénomène, le patient doit privilégier les aliments à index glycémique faible afin de maintenir un certain équilibre. Au contraire, les produits à index glycémique fort sont à bannir, soit les sucres et les farines raffinées. Les produits ultra transformés sont aussi extrêmement nocifs et nourrissent l’anxiété. En cas de fringale, remplacez les biscuits et autres collations industrielles par un fruit ou des oléagineux (noix, noix du Brésil, noisette, amande…), beaucoup plus sains. Une fois ce régime alimentaire ancré, le patient peut aller plus loin en consommant des aliments aux propriétés calmantes. Parmi eux, l’avoine, le riz noir, le sésame, la salade, le quinoa ou encore la patate douce. Pour aller plus loin, vous pouvez orienter votre patient vers des compléments alimentaires. Une cure d’oméga-3 sur un mois, à raison de 2500 mg/jour, permet de calmer l’anxiété et d’espacer les crises. Enfin, un individu souffrant de trouble anxieux généralisé doit, sans délai, mettre un terme à sa consommation de café, d’alcool et d’éventuelles drogues.
- Thérapies naturelles
- Phytothérapie : de nombreuses études ont montré que le kava, une plante médicinale ancienne, est tout aussi efficace contre l’anxiété que certains anti-anxiogènes. Attention toutefois à bien respecter la posologie : le kava peut se révéler néfaste pour le foie à forte dose (60 mg/jour sur au moins 8 semaines pour ressentir les premiers effets). Tout aussi efficaces, les infusions de citron, camomille, ginseng, passiflore, ou encore de valériane qui apaisent et détendent.
- Aromathérapie : pour les amoureux des huiles essentielles, conseillez le géranium, le jasmin, l’orange, le basilic, le thym, la camomille, la lavande, la rose, le ylang-ylang, la myrrhe, le romarin et la mélisse.
- Pratique d’une activité physique : afin de lutter contre l’oppression que l’on peut ressentir lors d’une crise d’anxiété, préconisez l’exercice physique en plein air. Le calme de la nature associé à l’effort permet de se défaire des tensions. Attention toutefois aux sports pratiqués en salle, plus anxiogènes car clos. Seuls les sports de combat comme la boxe et le judo font exception à la règle en expulsant l’agressivité et les tensions.
- Activités relaxantes : en se concentrant sur une tâche que l’on apprécie, le corps diminue naturellement sa production d’hormones du stress comme le cortisol. Aussi, conseillez à votre patient de trouver une activité calme qu’il pratiquera avec plaisir, seul ou en groupe. Yoga, tai-chi mais aussi lecture, peinture, musique… Toutes sont bénéfiques pour lutter contre l’anxiété. La relaxation est particulièrement efficace. Le patient travaille alors sa respiration, sa visualisation et le relâchement de tous ses membres.
Manifestations dermatologiques
Comprendre les problèmes de peau
Les pathologies relatives à la peau sont diverses et variées, toutefois, elles ont toutes un point commun qui les distingue des autres maladies : elles sont visibles. Elles apparaissent, souvent sur le visage, et sont difficiles à camoufler. La faiblesse est apparente et peut engendrer des troubles psychologiques. En effet, cette exposition au regard des autres n’est pas simple à gérer. C’est pourquoi les patients atteints de manifestations dermatologiques ont besoin d’un traitement particulier.
On peut imaginer la peau comme un panneau d’affichage : elle indique et exprime tout ce que l’organisme ne peut pas dire. Véritable porte-parole des maux internes, les problèmes de peau sont donc très intéressants en naturopathie. Ils ne sont que l’expression d’un trouble plus profond. Ainsi, il est de votre devoir de découvrir leurs causes. Ce point de vue sous-entend aussi que les troubles dermatologiques n’ont pas besoin d’être traités en tant que tel via un traitement médical. Sans guérir la cause, ils reviendront inlassablement. Ainsi, vous devrez réaliser un travail de fond pour rétablir l’homéostasie chez vos patients. En effet, les individus atteints de problèmes cutanés ont souvent l’organisme surchargé en toxines qu’il conviendra d’évacuer naturellement à travers une détoxication. C’est le cas des stéroïdes, un médicament par voie topique qui soulage momentanément les problèmes de peau sans jamais y mettre réellement un terme. Parmi les troubles les plus fréquents, on retrouve l’acné, l’eczéma, le psoriasis, la dermatite et enfin les infections.
ZOOM : Le cas des stéroïdes Comme nous l’avons vu ci-dessus, les stéroïdes permettent de soulager les symptômes externes des troubles cutanés. L’inflammation cutanée disparaît, laissant place à une peau saine. Mais les effets sont de courte durée : lorsque l’action des stéroïdes n’est plus efficace, les troubles reviennent, accompagnés parfois d’effets secondaires : rides, vergetures, démangeaisons, brillance, infection bactérienne… La peau est fatiguée des traitements externes à répétition et montre des failles. Sur le long terme, les stéroïdes peuvent provoquer l’effet inverse de l’effet désiré en favorisant l’apparition de pathologies cutanées qui profitent de la fragilité du derme pour s’installer. Il en est de même avec un traitement prolongé d’antibiotiques. |
Les organes d’élimination
Le corps humain dispose de trois organes directement liés aux problèmes de peau : le foie, les reins et le côlon. Pour commencer, le foie est un émonctoire : il se charge de l’élimination de certains déchets organiques. Parmi eux, certaines hormones et les substances chimiques qui n’ont pas pu être digérées. Si le foie est déréglé, alors les hormones s’accumulent, cause principale de l’acné, notamment chez l’adolescent. Il en est de même pour les reins et le côlon dont le dysfonctionnement engendre des manifestations cutanées. Ainsi, pour trouver la cause des pathologies relatives à la peau, il est intéressant de creuser dans un premier temps dans le sens des organes d’élimination.
Programme de soins contre les problèmes de peau
- Rééquilibrage alimentaire
Nous ne le répéterons jamais assez : l’alimentation est la base même d’un corps sain. Avec une alimentation saine et équilibrée, 90% des troubles et pathologies disparaissent. Les aliments doivent être naturels et variés, à partir de ce socle, l’accent doit être mis sur certains aliments selon les besoins médicaux. En ce qui concerne les problèmes cutanés, le patient doit s’orienter vers les légumes verts et les sources de protéines : épinards, salade, chou, artichaut, oeufs, volaille, poisson gras… La liste est longue et devrait répondre à toutes les envies. Attention toutefois à ne consommer qu’un seul produit d’origine animale par jour. Selon l’origine de la viande, les protéines ne sont pas toujours de qualité. Une cure de spiruline sur deux mois est alors un bon moyen de se procurer de “bonnes” protéines. Comme toujours, d’autres aliments sont à supprimer de la liste de courses. Ce sont toujours les mêmes : produits ultra transformés, produits composés de sucres raffinés, café, alcool… À cela s’ajoutent les céréales, les charcuteries, le lait pasteurisé et le sel, catalyseurs de manifestations cutanées. Attention, certains aliments allergènes non présents dans cette liste peuvent également être à l’origine de problèmes de peau (chocolat, gluten, cacahuète, maïs…). Afin de booster l’organisme dans sa lutte contre les troubles de la peau, n’hésitez pas à aborder la question des compléments alimentaires avec votre patient. La vitamine C (stimule la création de collagène) et la vitamine A (action protectrice) sont à utiliser en priorité.
- Thérapies naturelles
- Phytothérapie : pour lutter contre les différentes manifestations cutanées, conseillez certaines plantes et herbes à consommer par exemple en infusion. Les plantes reconnues pour leur efficacité dans ce domaine sont : le romarin, le cyprès, la mélisse, le pissenlit, le houblon et la bardane. En usage externe, l’ail se révèle efficace lorsqu’il est appliqué directement sur les zones à problème.
- Aromathérapie : si votre patient dispose d’un diffuseur atmosphérique, orientez-le vers les hydrolats le géranium, de menthe poivrée et de ylang-ylang pour l’eczéma et de lavande pour les peaux irritées (coup de soleil) et le psoriasis.
- S’hydrater : une bonne hydratation a des conséquences directes (et positives) sur la peau. En hydratant votre organisme, vous hydratez notamment la peau, une structure très gourmande en eau. Lorsqu’elle est nourrit, la peau tend à être beaucoup plus lisse et élastique. Les toxines du corps sont drainées et ne se manifestent donc plus à travers les pores.
- Pratique d’une activité physique : lors d’un effort physique, les émonctoires sont stimulés et éliminent plus efficacement les toxines de l’organisme. Si les problèmes de peau de votre patient sont déjà bien avancés, déconseillez-lui le sport en salle qui ne permet pas d’évacuer efficacement la sudation. Collée durablement à la peau, la transpiration pourrait accentuer les problèmes déjà présents. Toutes les activités en plein air sont recommandées et peuvent s’accompagner d’une séance de respiration abdominale dont nous avons déjà évoqué les bienfaits.
Troubles du système digestif
Le syndrome de l’intestin irritable (SII)
- Présentation du syndrome
Le SSI, aussi appelé colopathie fonctionnelle, est un trouble digestif qui se caractérise par plusieurs symptômes dont les principaux sont des douleurs abdominales, un inconfort et des troubles du transit (diarrhée, constipation, gaz…). Ces symptômes peuvent aussi s’accompagner d’un état de stress, de nausées voire même d’une dépression. En temps normal, le côlon (gros intestin), se contracte de façon régulière pour faire passer les aliments (transit). Lorsque ces contractions sont trop lentes ou trop rapides, le côlon ne parvient pas à effectuer son travail correctement et les selles s’en trouvent bouleversées. Plusieurs causes peuvent être à l’origine du SSI. Les plus fréquemment avancées sont une mauvaise digestion à cause d’aliments allergènes, un repas trop copieux et riche en substances néfastes, un état de stress accru, un microbiote déréglé et un manque d’exercice physique. Tous ces aspects doivent donc être étudiés en collaboration avec le patient.
- Soulager une colopathie fonctionnelle
- Rééquilibrage alimentaire : sans surprise, la lutte contre le syndrome de l’intestin irritable passe par un rééquilibrage alimentaire. Tout d’abord, le patient doit supprimer de son régime alimentaire tous les aliments auxquels il est allergique ou intolérant. Une fois ce travail effectué, le patient peut entamer sa détoxication. À l’issue de ces quelques jours de purge, il pourra reprendre une alimentation saine et équilibrée, toujours en prenant bien le temps de mâcher ses aliments avant de les avaler afin de favoriser la prédigestion. Les aliments fermentés et notamment les graines germées (chia, lin, chanvre…) sont particulièrement efficaces pour stimuler le microbiote. Aussi, conseillez-lui de boire en dehors des repas afin de ne pas déséquilibrer son acide gastrique lors de la digestion.
- Pratique d’une activité physique : lors d’un effort physique, le brassage intestinal est favorisé et donc le transit. Il est prouvé qu’une activité physique régulière serait la clé de selles saines.
- Travailler sa position : en allant à la salle, proposez à votre patient de surélever ses pieds grâce à un petit tabouret. Cette position accroupie offre un angle optimal pour évacuer les selles et prévient l’apparition de nombreuses pathologies comme les hémorroïdes.
La gastrite
- Présentation
La gastrite correspond à une inflammation de la paroi interne de l’estomac. Elle résulte en des brûlures d’estomac, une digestion compliquée (ballonnements, gaz), des selles anormales (noires), des nausées et/ou une perte d’appétit. Les trois causes principales d’une gastrite sont les suivantes :
- La prise de médicaments comme l’aspirine ou les anti-inflammatoires qui peuvent attaquer les muqueuses de l’estomac.
- Une infection à l’helicobacter pylori, une bactérie présente naturellement et qui dans certains cas peut survivre à l’acidité de l’estomac et entraîner une gastrite.
- Une consommation excessive de produits nocifs pour la santé de l’estomac comme l’alcool, le café, les mauvaises graisses, les sucres raffinés et l’ensemble des additifs.
Parallèlement, d’autres causes peuvent engendrer une gastrite, elles sont cependant moins courantes. Il y a, par exemple, la surconsommation de fluor (dans les eaux minérales, de source et les dentifrices), les infections fongiques, des carences en nutriments (vitamines B et C, bêta carotène et zinc) ou encore un déséquilibre dans la fabrication des sécrétions digestives et de l’acide gastrique.
- Soulager une gastrite
- Rééquilibrage alimentaire : la réparation de la muqueuse de l’estomac peut prendre du temps, de quelques semaines à plusieurs mois. Afin de favoriser cette réparation et prévenir la gastrite, certains aliments peuvent aider votre patient. Conseillez-lui des aliments riches en glutamine comme le chou, le céleri, la papaye, la laitue, le persil, les carottes ou encore les épinards. En effet, la glutamine permet d’accélérer la régénération de la paroi interne de l’estomac. Les aliments alcalins sont aussi très intéressants : les légumes verts à feuilles, le poisson, le jus de citron… Sont autant d’aliments qui boostent la réparation. Enfin, certaines plantes et herbes ont des propriétés apaisantes et favorisent la digestion comme la camomille, le fenouil, le gingembre, la menthe et la réglisse. Pour couronner le tout, votre patient peut légèrement augmenter sa consommation d’huile végétale (olive, colza, lin, avocat) afin de lubrifier ses muqueuses et les soulager. Si votre patient souffre d’une infection à l’helicobacter pylori, il peut compléter son régime alimentaire de probiotiques afin de lutter efficacement contre cette bactérie. Au contraire, d’autres aliments sont à bannir comme l’alcool, la caféine, les produits laitiers, le sucre raffiné, les épices… Beaucoup trop acides, ils ont tendance à stimuler l’inflammation plutôt que la calmer. Comme pour le SII, il est aussi conseillé de boire en dehors des repas afin de ne pas troubler et diluer l’acide gastrique lors de la digestion.
- Activités relaxantes : stress et gastrite vont bien souvent de pair. Le système digestif étant tapissé de neurones, l’estomac réagit avec véhémence aux différents états émotionnels. Ainsi, il est recommandé de suivre des techniques de relaxation comme le yoga, la méditation ou encore la sophrologie. Ces activités douces permettent de réguler la digestion, de détendre l’estomac et d’oxygéner le cerveau pour venir à bout du stress.
La constipation
- Présentation
En naturopathie holistique, aller à la selle au minimum une fois par jour est un signe de bonne santé. En-deçà d’une fois par jour, nous parlons de constipation. Lors de la constipation, les selles ne circulent pas suffisamment vite dans le gros intestin, par conséquent, toute leur eau est absorbée. Les selles sont donc dures et évacuées trop rarement. Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de la constipation. L’alimentation, tout d’abord, peut rendre difficile la production de selles en étant basée sur des aliments trop transformés, trop sucrés ou trop gras. Le stress et l’inactivité sont deux autres causes qui peuvent dérégler le fonctionnement digestif global. Enfin, certains traitements médicamenteux peuvent aussi engendrer une constipation, comme les antidépresseurs, les anti allergéniques, les diurétiques ou encore les compléments minéraux (fer et calcium). Parallèlement à ces principaux facteurs existent des facteurs secondaires, moins courants mais tout aussi efficaces quand il s’agit de perturber le transit intestinal. C’est le cas de certains problèmes thyroïdiens, chroniques et hormonaux comme le diabète, la ménopause ou la maladie de Parkinson qui semblent contribuer à la retenue des selles. À un certain âge, les individus ont moins d’appétit et consomment donc moins de fibres, ce qui contribue au ralentissement de la digestion. Un sommeil agité et une mauvaise posture aux toilettes peuvent aussi concourir à un rythme d’émission de selles perturbé.
- Remèdes naturels contre la constipation
- Les aliments à préconiser : afin de stimuler le transit intestinal, rien de tel que les fibres. On les retrouve dans les fruits et légumes, notamment crus : pomme, poire, avocat, haricot, patate douce, brocoli, courge… Les légumes verts à feuilles sont la première source de fibres à préconiser. Conseillez à votre patient d’augmenter légèrement sa consommation d’aliments laxatifs comme la prune, le pruneau et la figue. Les boissons chaudes stimulent également le transit et sont à consommer idéalement le matin au réveil, lorsque l’organisme est encore à jeun. Enfin, il est évident que le patient doit convenablement hydrater son organisme (2 L/jour) afin de ramollir ses selles. Comme pour la gastrite, votre patient peut légèrement augmenter sa consommation d’huile végétale afin de lubrifier ses intestins.
- Les aliments à bannir : à l’inverse, tous les aliments pauvres en nutriments et notamment en fibres sont à supprimer de l’alimentation : plats préparés, fromage (trop calorique), charcuterie, sucres raffinés… Les aliments favorisant la déshydratation et donc augmentant la durée de transit des selles sont aussi à bannir (aliments frits, alcool…).
- Compléments alimentaires : la pectine, naturellement présente dans certains fruits, permet de retenir l’eau au sein du système digestif et évite donc aux selles de devenir trop dures. L’aloe vera dispose aussi de substances actives dans ses feuilles qui sont à la fois émollientes et surtout laxatives. Enfin, une cure de magnésium (seulement en cas de carence) peut aussi stimuler les mouvements intestinaux et donc le système digestif, à raison de 250 mg/jour en 3 doses.
- La pratique d’une activité physique : comme toujours, l’exercice physique est bénéfique. Il est indispensable de pratiquer une activité sportive (même une simple promenade), tout particulièrement si vous travaillez à un bureau. Le sport permet de soutenir la fonction intestinale et de la stimuler. Associé à quelques exercices respiratoires quotidiens, le sport relance le transit grâce au brassage intestinal.
ZOOM : La question des laxatifs Dans la médecine conventionnelle, il n’est pas rare de prescrire des laxatifs afin de traiter efficacement la constipation. Effectivement, le traitement est efficace mais souvent incontrôlé et entraîne souvent le trouble du transit opposé : la diarrhée, qui elle-même sera soignée grâce à un épisode de constipation. Un véritable cercle vicieux qu’il est possible d’éviter grâce aux remèdes cités ci-dessus. Si ces derniers ne fonctionnent pas, songez au sel d’epsom (sulfate de magnésium) qui aide le corps à retenir l’eau dans les intestins. |
Asthme, une maladie respiratoire chronique
Comprendre l’asthme
Comme précisé dans le titre, l’asthme est une maladie respiratoire chronique, c’est-à-dire qu’elle dure dans le temps, parfois même sur toute une vie. Aujourd’hui, il est possible de contrôler et de calmer les crises d’asthme, toutefois il est rare que cette maladie disparaisse complètement. Elle a plutôt tendance à ressurgir régulièrement, notamment durant les périodes de grande fatigue et de stress. L’asthme est la conséquence d’une inflammation des bronches et des bronchioles. Chez les individus atteints d’asthme, la paroi interne de ces voies respiratoires s’épaissit et s’irrite au cours d’une crise, entraînant des difficultés à respirer. L’air circule difficilement jusqu’aux poumons : l’individu ressent alors un essoufflement, une sensation d’oppression. Une crise d’asthme peut durer de quelques minutes à plusieurs heures. Si la crise n’est pas prise en charge, l’individu s’expose à des symptômes permanents voire à un décès. La France compte environ 4 millions d’asthmatiques. Chaque année, environ 60 000 personnes atteintes d’asthme sont hospitalisées et 1000 meurent des suites d’une crise.
Les facteurs favorisants
Dans 80% des cas, l’asthme est associé à des allergies respiratoires. La personne asthmatique se retrouve exposée à des agents allergènes, responsables de l’inflammation des voies respiratoires. Ces agents allergènes sont divers et variés : poils de chat ou de chien, pollen, poussière, moisissure… L’Association Française pour la Prévention des Allergies (AFPRAL) distingue quant à elle quatorze allergènes alimentaires majeurs qui se rajoutent à la liste : œuf, crustacés, arachides, soja, céleri, céréales avec gluten, moutarde… Le mieux ici est de consulter un allergologue afin de déterminer les agents allergènes spécifiques à chaque individu. Si possible, ces derniers doivent être supprimés du quotidien (les allergènes alimentaires), sinon réduits au maximum (ménage régulier, pas de contact avec les animaux, filtre à air, etc.). Un médecin traitant peut aussi réaliser un test d’anticorps sanguins pour définir les intolérances alimentaires d’un individu. Les différents régimes “sans” peuvent aussi se montrer très révélateurs dans un premier temps.
Soulager l’asthme
Si un de vos patients souffre d’asthme, vous pouvez lui conseiller quelques solutions qui devraient soulager ses crises et les espacer. Votre patient peut par exemple se tourner vers les compléments alimentaires. En effet, les oméga-3 (que l’on retrouve naturellement dans le poisson) et la vitamine C ont prouvé maintes fois leur efficacité dans l’amélioration de l’asthme. Consommés jeune, ces compléments freinent le développement de l’asthme. À l’âge adulte, ils calment significativement les crises. D’autres suppléments sont intéressants, notamment les vitamines C, B6 et B12 ainsi que le sélénium.
Pour comprendre et neutraliser les origines de l’asthme, il est aussi intéressant de creuser du côté de l’histamine. Cette amine naturelle est naturellement libérée dans le corps par certaines cellules. Un organisme équilibré parvient à la métaboliser rapidement. L’histamine n’est alors à l’origine que d’un écoulement nasal et de quelques éternuements. Au contraire, si l’organisme est intolérant à l’histamine, il ne parvient pas à la métaboliser et développe un mécanisme d’action de la réaction allergique pouvant déboucher sur un rhume des foins ou encore de l’asthme. On retrouve l’histamine dans de nombreux aliments à éviter. Ces produits sont souvent fermentés : bière, choucroute, vinaigre, fromage à pâte dure… Mais ils peuvent aussi être plus classiques, comme les fruits secs, la viande cuite, la banane ou encore l’avocat.
Enfin, l’asthme peut être prévenu ou réduit en réalisant un travail sur la contraction des voies respiratoires. Ce phénomène, appelé la bronchoconstriction, peut être réduit grâce à une cure de magnésium, à raison de 250 mg/jour en trois prises, et la consommation de thé vert. Les activités relaxantes, telles que la méditation, la sophrologie, le yoga… permettent aussi de dilater les bronches et de maintenir une bonne circulation de l’air jusqu’aux poumons.